Kukaï du 4 juin 2015
« Le bricolage »
Animatrice : Hélène
Massip
Participants :
Jacques Beccaria, Patrick Chomier, Jocelyne Serre, Pascale Drivon, Danyel
Borner, Annie Reymond, Patricia Hédel
Seul ou en compagnie, pour soi ou pour faire plaisir à
quelqu’un, avec habileté ou maladresse : le bricolage. Matériaux, poids
des outils, réflexions et imagination avant la réalisation. Pensez à quelques
expériences, tentatives, réussites, puis écrire trois haïkus.
Tout
durci
le pinceau queue de morue
sur la fenêtre
le pinceau queue de morue
sur la fenêtre
Danyel Borner, 3
points
Seul
Devant ma boîte à outils
Black et Decker
Devant ma boîte à outils
Black et Decker
Patrick Chomier, 3 points
mon
frère sur le toit
moi en bas
à mes pieds une tuile
moi en bas
à mes pieds une tuile
Annie Reymond, 2,5 points
Ciment
frais, bien lissé –
pour
longtemps
les empreintes du chat
les empreintes du chat
Hélène Massip, 2,5
points
Ploc
ploc ploc ploc ploc
j’enroule le robinet
de chatterton – ploc
j’enroule le robinet
de chatterton – ploc
Patrick Chomier, 2,5 points
Je
cherche le raccord
en poussant le lé –
La danseuse s’arrache
en poussant le lé –
La danseuse s’arrache
Patrick Chomier, 2 points
Vieille
maison
nous fabriquons du ciment –
air chaud de l’été
nous fabriquons du ciment –
air chaud de l’été
Pascale Drivon, 1 point
penser
dessiner
couper coller ajuster
peindre installer
couper coller ajuster
peindre installer
Annie Reymond, 1 point
Coup
sec
sur la tête noire du clou –
sur la tête noire du clou –
il
acquiesce
Hélène Massip, 1 point
La
corbeille à papier
tressée main
sent bon le linge
tressée main
sent bon le linge
Patricia Hédel, 1 point
Kukaï de Lyon, jeudi
30 avril 2015
« Haïku érotique »
Animateur : Patrick Chomier
Participants : Jean Antonini, Patricia Hédel,
Pascale Drivon, Annie Reymond, Danyel Borner, Robert Gillouin
Pour nous mettre dans l'ambiance, nous sommes revenus
aux sources en lisant des senryus érotiques du 18ème et début 19ème
siècle :
Un
vit colossal / en l'absence du mari est / venu en visite
Funeste
désastre / quand la vérole de l'amant / repasse au mari
De
ses propres doigts / comme s'il était encore présent / la veuve en extase
puis des haïkus actuels notamment ceux d'André
Cayrel :
printemps
grisonnant / hommes et femmes s'en mêlent / pour le colorier
petite
mort / elle pardonne / à l'assassin
seule
dans son lit / la femme qui lit qui lit qui lit / rêve de papouilles
à tâtons
du téton à la cuisse
l'amant de Lison
Annie Reymond : 3 points
Elle pousse des cris
montant de plus en plus haut
- Balançoire
Jean Antonini : 3 points
Râles stridents des chats
Vibrations
jusqu'à l'épine dorsale
Patrick Chomier : 2 points
encore et encore
sans limite
tes petits doigts
Robert Gillouin : 1,5 point
J'aurai voulu te baiser
avec la force du vent
hurler encore
Robert Gillouin : 1,5 point (hommage à Gian
Maria Testa)
Je trempe le doigt
dans le pot à confiture
et le lèche
Patricia Hédel : 1,5 point
Entre mes dents
deux framboises délicates
ton rire de louve
Danyel Borner, 1 point
Bouton déhiscent
s'ouvrant en splendeur corail
Une feuille de rose
Danyel Borner, 1 point
frissons à foison
sur les draps froissés
une plume
Annie Reymond, 1 point
Tu m'chatouilles
murmure-t-elle doucement
tu m'chatouilles
Jean Antonini, 1 point
tremblement de l'huître
sous le jus de citron
ses lèvres plus rouges
Patrick Chomier, 1 point
Kukaï
du 9 avril 2015
Animateur : Jean
Antonini, remplaçant Danyel Borner
Participant.es :
Patrick Chomier, Robert Gillouin, Annie Reymond, Jocelyne Serre, Hélène Massip,
Catherine Guillot, Christian Lherbier, Hélène Boivin, Patricia Hedel, Jacques
Beccaria.
Proposition : Introduction
sur le livre Remarques, de Nathalie Quintane, éditions Cheyne, 1997
Écriture de « remarques » et kukaï.
Qu’est-ce qu’une petite
minute ?
Jacques,
6 points
Quand
on met des choses au mur, le lendemain matin, on regarde tout de suite si elles
sont au même endroit.
Catherine,
4 points
Râler au volant ne change pas
le régime du moteur.
Hélène
M, 3 points
Personne n’a jamais écrit de
poèmes sur les moutons sous mon lit.
Patrick,
3 points
Même un chauve peut couper un
cheveu en quatre.
Annie,
3 points
Se retrousser la pointe du
nez avec l’index aide à réfléchir.
Hélène
M, 2 points
Quand je visite un
appartement, je regarde souvent par la fenêtre.
Jean,
2 points
Dans le train, c’est quand on
s’assoupit qu’on se réveille.
Jacques,
2 points
Remarques, Nathalie Quintane, éd. Cheyne, 1997
Plus je monte ma vitre, plus
le moteur couvre le bruit du vent.
Mon
pantalon noir me brûle le dessus des cuisses : il fait très chaud dans la
voiture.
Au passage à niveau, je
m’arrête de penser pour regarder passer le train.
Quand
je me prépare à passer sous un tunnel, je regarde dans ce tunnel.
Quand
j’ai vu successivement l’aile droite d’une voiture, son côté droit, puis
l’arrière, c’est qu’elle m’a doublée.
Un insecte est venu s’écraser
contre le parebrise avec un petit plic.
Même
si leurs coins n’étaient pas à angle droit, les murs ne s’écrouleraient pas.
Bien
qu’on ouvre une porte en prenant sa poignée, on continue à découvrir des traces
de doigts autour des poignées de porte.
Moins il y a de portes, moins
il y a de pièces.
Dans
une pièce comportant principalement un canapé, il devient incongru de s’asseoir
sur une chaise.
Quelquefois,
on cherche des yeux son appareil, quand un téléphone sonne à la télévision.
Le trou de la porte était là
avant le mur.
Le tiroir, ôté du meuble, ne
coulisse pas.
Tout ce qui est au mur est à
regarder.
Le
fait de passer par une fenêtre ne suffit pas à la transformer en porte.
Les
maisons baptisées portent principalement des noms de femmes et d’arbustes
vivaces.
Les
personnes à qui l’on s’adresse à travers la porte d’entrée répondent.
Chaque
fois qu’on s’approche d’une vitre pour voir s’y former de la buée, ce n’est pas
toujours qu’on vérifie sa propre existence.
La
peau de la tomate maintient la tomate dans sa peau.
Plus je balaie, plus la
poussière devient visible.
Bien
que ma chambre soit une pièce tout à fait obscure, je ferme les yeux pour
dormir.
Je
verrai mieux la direction que prennent les nuages, si je m’arrête de marcher.
Kukaï du 26 mars 2015
« Le chaud et le froid »
Animatrice : Hélène Massip
Participants :
Jacques Beccaria, Patrick Chomier, Jocelyne Serre, Pascale Drivon, Robert
Gillouin, Jean Antonini, Danyel Borner, Catherine Guillot, Christian Lherbier,
Mireille Bachet, Hélène Boivin, Annie Reymond,
En introduction, lecture à haute voix de deux listes
de mots :
Amour / Joie / Soleil / Bourgeons / Terrasses /
Violettes / Rencontres / Baisers / Sourires / Partage / Accord / Rouge / Orange
/ Jaune / Caresse / Frissons
Glace / Banquise / Neige / Frigo / Engelure /
Indifférence / Rejet / Moue / Solitude / Gifle / Écharpe, Bonnet, Gants /
Tonique / Nordique / Clinique / Refus / Bleu / Frissons
En
ce début de printemps qui souffle le chaud et le froid, saurez-vous mettre les
deux, le chaud et le froid, dans vos haïkus, qui en aucun cas, ne sauraient
être tièdes ?
Frissons
du matin
mes lèvres sur le bol de thé
brûlant
mes lèvres sur le bol de thé
brûlant
Catherine Guillot, 4 points
La
cocotte siffle
je dessine un flocon
sur la fenêtre
je dessine un flocon
sur la fenêtre
Hélène Boivin, 4 points
Comme
il fait chaud !
Si j’étais un glaçon
Je pourrais fondre
Si j’étais un glaçon
Je pourrais fondre
Jacques Beccaria, 3 points
Laissée
seule au clou
hier soir – si froide ce matin
l’écharpe à mon cou
hier soir – si froide ce matin
l’écharpe à mon cou
Catherine Guillot, 3 points
Jeune
primevère
dans le vent glacé du soir -
Premier regret
dans le vent glacé du soir -
Premier regret
Hélène Massip, 3 points
Rester
sous la couette
avec les pieds qui dépassent -
vitres embuées
avec les pieds qui dépassent -
vitres embuées
Danyel Borner, 3 points
bol
brûlant
les joues gonflées de ma mère
quelques frissons encore
les joues gonflées de ma mère
quelques frissons encore
Robert Gillouin, 2 points
Écrin
de lumière
obscurité sur la banquise
un igloo
obscurité sur la banquise
un igloo
Jocelyne Serre, 2 points
Son
regard dans mes yeux
café brûlant
sur de la glace pilée
café brûlant
sur de la glace pilée
Hélène Massip, 2 points
pourquoi
si difficile
le réveil ?
rêves en couleurs
le réveil ?
rêves en couleurs
Robert Gillouin, 2 points
le
regard de braise
du gendarme en colère
du gendarme en colère
me
glace
Annie Reymond, 2 points
Kukaï de Lyon, jeudi 26 février 2015
Animateur : Patrick
Chomier
Participants :
Patricia Hédel, Annie Reymond, Jocelyne Serre, Catherine Guillot, Christian
Lherbier, Jacques Beccaria, Danyel Borner, Jean Antonini
Lorsque nous parlons de césure, nous considérons
généralement le principe de juxtaposition (Toriawwase). Il existe deux autres
types de césure : Ichibutsu Chitate (développement de la singularité d'un
objet unique) et le pivot. Nous avons choisi des haïkus dans la bibliothèque
portative suivant la force de ces trois types de césure en observant également
leurs principaux écueils. Ainsi dans le cas de la césure Ichibutsu Chitate,
nous avons souvent l'impression d'avoir simplement une phrase coupée en trois
lignes, dans le cas de la césure Toriawase voir les principaux écueils dans le
compte-rendu du 16 octobre 2014.
Nous avons ensuite privilégié la césure Ichibutsu
Chitate pour le kukaï (Thème Février 2015).
au fond de l'eau
ils me font de l'oeil
les
carreaux bleus
Annie Reymond : 4,5 points
Chemise
en pilou
dans
ses mains
comme
une caresse
Patricia Hédel : 2,5 points
Partir
la nuit
Rentrer
la nuit
Demain
le printemps
Christian Lherbier : 2 ,5 points
Dans
la maison chaude
deux
gâteaux sans bougies
ciel
bleu ciel froid
Catherine Guillot : 1,5 point
La
soupe
brûlante
glisse
dans
l'œsophage
Patrick Chomier : 1 point
Je
déchiquette la chair
autour
du fémur
de
la caille
Patrick
Chomier : 1 point
Petit
matin
sous
un ciel de louve
réveil
en douceur
Danyel Borner : 1 point
Les
gens vont et viennent
Une
pensée chasse l'autre
Le
Cheval la Chèvre
Jacques Beccaria : 1 point
Kukaï du 05 février 2015
Animateur : Jean Antonini
Participant.es : Jacques Beccaria, Danyel
Borner, Patrick Chomier, Pascale Drivon, Robert Gillouin, Catherine Guillot,
Christian Lherbier, Annie Reymond, Jocelyne Serre, Aurélie Ravaud, Vincent Hoarau
Nous
avons fêté le départ à la retraite d’Annie avec des chocolats au marc, au
whisky, au cassis, au rhum...
Puis,
il fallait dénicher dans la bibliothèque de Jean 2 haïkus d’hiver avec une
belle césure, que nous avons lus et discutés.
Ensuite,
nous avons fait un kukaï avec 2 haïkus de chacun.e, on pouvait mettre 2 points
ou 1 point et 2 demi-points.
Premiers
flocons
le
regard indifférent
du
chat noir
Robert Gillouin, 5 points
matin
d’hiver
mon
ombre plus engourdie
que
moi
Patrick Chomier, 4 points
bourrasque
de neige
ses
deux mains sur le ventre
la
future maman
Vincent Hoarau, 3,5 points
Flaques
de givre
un
groupe d’aveugles
traverse
au rouge
Danyel Borner, 2 points
Pourquoi ?
Pourquoi ?
La
neige tourbillonne
Jacques Beccaria, 1,5 point
Branche
de pin nue
couverte
d’un peu de neige
- Mon
cœur bat lent’ment
Jean Antonini, 1,5 point
Un
thé de Chine
Dans
un conte très ancien
Cerf-volant
rouge
Jacques
Beccaria, 1,5 point
Matin
d’hiver
Marcher
sur l’eau
à
contre-courant
Christian Lherbier, 1 point
Volettent
des points de neige
derrière
les vitres sales
mes
pieds dans mes chaussons
Catherine Guillot, 1 point
neige
en ville
vitres
voilées de buée
l’artiste
dessine
Jocelyne Serre, 1 point
Kukaï du 22 janvier 2015
Animatrice : Hélène Massip
Participants :
Jacques Beccaria, Patrick Chomier, Jocelyne Serre, Aurélie Gravaud,
Pascale Drivon, Kremena Kalinova, Rober Gillouin, Jean Antonini, Danyel
Borner.
Séance sur les autres formes brèves à partir de Du domaine de Eugène Guillevic, première
parution en 1977 chez Gallimard.
Lecture de textes de Guillevic, extraits de plusieurs
recueils : Du domaine, Art poétique,
Sphère, Euclidiennes.
En
résonance avec ces textes, écriture de haïkus.
Face
contre terre
un if
contre terre
un if
Patrick Chomier, 6 points
Du
sable entre mes doigts
combien de temps
pour qu’il s’écoule ?
combien de temps
pour qu’il s’écoule ?
Pascale
Drivon, 4 points
Foule au crépuscule
Seule la ville a un nom
Jacques
Beccaria, 3 points
Érection
le cercueil descend en terre
ferme
le cercueil descend en terre
ferme
Patrick Chomier, 2 points
Triangles
–
battements
d’une absence
comme si c’était toi
comme si c’était toi
Danyel Borner, 2 points
le
soleil touche
la cime ventée des cyprès
œil rond du merle
la cime ventée des cyprès
œil rond du merle
Hélène Massip, 2 points
Soleil
couché
Arbres debout dans la nuit
Arbres debout dans la nuit
Ensemble
Jacques Beccaria, 2 points
jeu
de couleurs
le tâtonnement du peintre
sur l’arc-en-ciel
le tâtonnement du peintre
sur l’arc-en-ciel
Aurélie Ravaud, 1 point
ce
silence en nous –
ah !
être sûrs
de
cet unisson
Robert Gillouin, 1 point
Neige
de janvier
soutenir la branche infatigable
soutenir la branche infatigable
d’un
regard
Jean Antonini, 1 point
Un
battement d’aile
Grand silence de la nuit
Le sommeil du cœur
Grand silence de la nuit
Le sommeil du cœur
Jacques Beccaria, 1 point
plumes
d’anges –
qui
gardera le mieux
l’Autre ?
l’Autre ?
Danyel Borner, 1 point
pigeon
gris
place anguleuse, bétonnée
parka rouge
place anguleuse, bétonnée
parka rouge
Hélène Massip, 1 point
vautour
d’édredon
dans la chambre anonyme –
dans la chambre anonyme –
tourbillons
Danyel Borner, 1 point
absence de bruit
dans la chambre anonyme
faux Monet au mur
Hélène Massip, 1 point
Kukaï de Lyon :
jeudi 18 décembre 2014
Animateur : Patrick
Chomier
Participants :
Kremena Kalinova, Hélène Massip, Christian Lherbier, Jocelyne Serre, Jean
Antonini, Catherine Guillot, Vincent Hoarau, Aurélie Ravaud, Annie Reymond,
Jacques Beccaria, Anne-Pascale Hinze, Robert Gillouin, Danyel Borner
Cette
période particulière juste avant Noël sera le thème du kukaï de ce soir :
J’achète
/ tu achètes, ils achètent / PréNoélithique
Nordmann sous la pluie
dans son mince filet troué –
le prendre dans mes bras
Vincent Hoarau : 3 points
Porcelaine blanche
le tintement des tasses
invite au voyage
Aurélie Ravaud : 2.5 points
brumes d’hiver
il rend visite à sa maman –
le vieux monsieur
Robert Gillouin : 2.5 points
froissement de papier
sourires
autour de la table
Annie Reymond : 2.5 points
Haïku
De temps en temps
je suis vivant
Jean Antonini : 2.5 points
Cohue dans le métro
La douceur du « bonsoir »
de l’agent TCL
Patrick Chomier : 2.5 points
au cœur du cratère
lac caché en altitude –
calcédoine bleue
Hélène Massip : 2 points
Dans le vase bleu
Houx et branches de sapin
Me font la tête
Anne-Pascale Hinze : 2
points
Au milieu de la foule
flonflons, bulles et victuailles
Seul
Christian Lherbier : 2
points
Neige scintillante
Une cabane en forêt
Rêve de Noël
Jacques Beccaria :
1.5 point
Cuisine ou salon ?
Un sapin maigre, dit-elle
- un tuyau ?
Jean Antonini : 1.5 point
Chaleur du foyer –
peu à peu le sapin
prend des couleurs
Vincent Hoarau : 1.5 point
Vingt-deux convives
J’en suis tourneboulée
Noël en foule
Anne-Pascale Hinze : 1
point
Jours de paix
Avant la chute du père
Noël oublié
Kremena Kalinova : 1 point
Kukaï du 20 novembre
2014
Animateur : Jean Antonini
Participant.es :
Jacques Beccaria, Danyel Borner, Patrick Chomier, Pascale Drivon, Robert
Gillouin, Catherine Guillot, Patricia Hedel, Christian Lherbier, Annie Reymond,
Jocelyne Serre
Proposition :
réaliser un kukaï avec 3 haïkus liés à la conscience du JE, qui affleure dans
les anamnèses et les « Je sais » vus dans des séances précédentes.
à
côté de moi
elle
a croisé les jambes
côté
couloir
Robert Gillouin, 5 points
le
mendiant
assis
en tailleur
cette
fois je l’ignore
Pascale Drivon, 3,5 points
Vite
monter les marches
bruits
de ma respiration
Jardin
sombre et vide
Catherine Guillot, 3 points
J’apporte
les pommes
à
celui qui m’a dit « pommier »
Un
plat en faïence
Jean Antonini, 2,5 points
Est-ce
qu’un jour
Je
dirai vraiment tu ?
Les
feuilles tombent
Jacques Beccaria, 2,5
points
premier
février
premier
jour
du
reste de ma vie
Annie Reymond, 2 points
hier
les alpages
ce
soir métro Caluire
Sucer
une clémentine
Robert Gillouin, 1,5 point
derrière
la vitrine
une
longue écharpe de soie
- ma couleur préférée
Annie Reymond, 1,5 point
réseaux
sociaux –
mon
smartphone me demande
si
je connais mon fils
Robert Gillouin, 1,5 point
Le
ciel bleu
Plein
d’oiseaux et de nuages
Seul
en bas
Jacques Beccaria, 1,5 point
C’est
l’automne
Et
je pense à l’hiver
Et
au printemps
Jacques Beccaria, 1,5 point
Mohammed
Son
nouveau bébé
partage
joyeux
Pascale Drivon, 1 point
je
ne sais où je vais
pas
à pas sur les chemins
je
verrai bien
Christian Lherbier, 1 point
Pas
à pas sur les chemins
chaque
saison, son fruit
que
je cueille en passant
Christian Lherbier, 1 point
et
alors ?
c’est
vrai !!
– mon œil
Annie Reymond, 1 point
Un
livre en main
je
lis le mode d’emploi
je
n’ai rien compris
Jocelyne Serre, 1 point
L'accident
éclairé comme au cinéma
Dans le trafic j'attends
Patrick Chomier, 0,5 point
Je
regarde le ciel
il
est doré –
vitesse
en ville
Pascale Drivon, 0,5 point
Elle
dit « La grotte Chauvet »
sur
mes genoux du papier
sortir au soleil
Catherine Guillot, 0,5 point
Kukaï de Lyon, jeudi 6
novembre 2014
Animatrice : Hélène Massip
Participants : Pascale Drivon, Jean Antonini, Jacques
Beccaria, Patrick Chomier, Danyel Borner, Christian Lherbier, Vincent Hoarau,
Catherine Guillot, Annie Reymond, Robert Gillouin
Séance sur les autres formes brèves, à partir de Je sais, de Ito Naga, paru aux
Éditions du Cheyne en 2006.
Nous avons commencé par lire des pages choisies dans
différentes parties du recueil. Chacun a ensuite écrit une liste de « Je
sais …».
Dans un deuxième temps, nous avons écrit des listes de
« Je sais …» collectives. Chacun a écrit un « Je sais… » en
haut d’une feuille. De voisin en voisin, nous avons abouti à onze listes de
« Je sais… », chacune dans une tonalité différente, avec des échos,
des trouvailles.
Première
partie
Jacques
- Je sais que le vin rouge n’est pas rouge et que le vin blanc n’est pas blanc.
- Je sais que « quinze jours », c’est en fait quatorze jours.
- Je sais qu’une séance en matinée, c’est l’après-midi.
Catherine
- Je sais que la nuit, de l'autre côté des fenêtres, il y a moins de lumière que sous la lumière du plafond, ici.
- Je sais que dans la rue des gens emmitouflés marchent vite pour rentrer chez eux et que je ne les vois pas.
- Je sais que la voiture refroidit dans le parking.
- Je sais que dans d'autres voitures, des conducteurs aimeraient que sa place soit vide pour la prendre.
- Je sais qu'un cycliste passe sur un passage piéton quand le feu est vert. Est-il piéton, cycliste ou même automobiliste dans sa tête ?
- Je sais que dans sa tête, on n'est pas la même personne ce soir que demain matin et qu'on en sera encore une autre samedi.
- Je sais que constamment dans mon corps, des milliers des millions de cellules meurent et que d'autres naissent pour les remplacer.
- Je sais que les nouvelles cellules sont moins vigoureuses que les anciennes.
- Je sais que de nouvelles cellules continueront à naître jusqu'à ma fin.
Christian
- Je sais que prendre la voiture pour venir en ville est source de conflits. J'y vais.
- Je sais qu'au Kukaï dans un premier temps, j'ai l'esprit vide ou plein d'autres choses.
- Je sais qu'au Kukaï, au fil du temps, je me sentirai mieux.
- Je sais parfois ce qu'il ne faut pas dire, mais je sais le plaisir à le dire.
- Je sais le dimanche soir que demain la semaine reprend, que le travail reprend.
- Je sais que ce soir en rentrant, les chattes vont nous attendre, devant la porte.
- Je sais que demain matin, au lever, je n'aurai pas envie de me lever.
- Je sais que pas à pas, j'use mes chaussures.
- Je sais que si je savais, je ne ferais pas certaines choses et d'autres, si.
- Je sais que dire à un client qu'il est con, je n'aurai pas deux fois à lui dire, mais ça me ferait du bien.
- Je sais qu'il me reste trois ans avant ma retraite, mais j'aurai trois ans de plus.
Robert
- Je sais que l’on fait souvent la même erreur.
- Je sais que l’on ne le sait pas vraiment.
- Je sais que la vie ne nous apprend rien.
- Je sais, disait Gabin à la fin de sa vie.
- Je sais que les étoiles brillent.
- Je sais que même quand il y a des nuages, le soleil s’est levé comme d’habitude.
- Je sais que la lune ne regarde pas la terre même si elle en a l’air.
- Je sais que, malgré tout, chaque matin a quelque chose de radieux.
- Je sais qu’il est parfois difficile de se sentir concerné.
- Je sais qu’il est souvent difficile de se taire.
- Je sais qu’il est parfois impossible de parler.
- Je sais que dans cette rue, les gens vivaient en harmonie, avant.
- Je sais que, enfant, ma voisine était très belle.
- Je sais que je ne le lui ai jamais dit.
- Je sais que je n’ai pas osé.
Annie
- Je sais que la pluie est tombée pendant une journée entière. De grosses flaques se sont formées et il a fallu les contourner pour ne pas se mouiller les pieds.
- Je sais que mon parapluie est trop grand et qu'il gène les gens que je croise sur le trottoir.
- Je sais que les jours sans soleil sont tristes.
- Je sais que les voitures ne prennent aucune précaution vis à vis des piétons, parfois ils visent les flaques.
- Je sais que ma voisine ne prendra pas son vélo mais elle sortira son chien.
- Je sais que le garage sera inondé et qu'il faudra plusieurs semaines avant que les flaques ne disparaissent.
- Je sais qu'après la pluie vient le beau temps.
Hélène
- Je sais que la neige finit toujours par disparaître.
- Je sais que la pluie mouille.
- Je sais qu’il faut manger cinq fois des fruits et des légumes. Je mange des frites.
- Je sais qu’elle envoie les miettes par terre quand elle essuie la table.
- Je sais qu’il passe le balai et qu’elle préfère l’aspirateur.
- Je sais qu’il chante sous la douche, mais seulement le dimanche.
- Je sais que ses mâchoires se crispent quand il rencontre quelqu’un pour la première fois.
Danyel
- Je sais que si j'ai soif en me levant, il vaut mieux d'abord aller faire pipi, c'est plus agréable, et plus logique, de remplir un récipient vide.
- Je sais qu'entre l'odeur du café qui passe et l'odeur du pain grillé, c'est le pain qui parfume le plus longtemps la cuisine.
- Je sais que les grappes d'oiseaux à peine diurnes sur le quai de gare ont encore faim en partant travailler
- Je sais que les manifs passant sous le pont de chemin de fer ont un écho plus retentissant.
- Je sais que l'habitué du pied-humide qui secoue sans cesse la tête devant son vin blanc matinal a perdu son caniche.
- Je sais que tant qu'il ne fait pas trop mauvais, je vais trouver un étudiant par tilleul sur la place en rentrant tard les jeudis de binge drinking.
Deuxième
partie
Quelques listes collectives
Liste 1
- Je sais qu'avec le "Que sais-je ?", j'ai appris. CL
- Je sais qu'avec tout ce que savent les autres, je crois ne plus rien savoir. CG
- Je sais que je sais moins de choses que lorsque j'étais étudiant. Mais je sais que je suis plus doué dans l'art de faire croire que je sais. VH
- Je sais que j'ai du mal à retenir par cœur des poésies, et pourtant j'aimerais bien. AR
- Je sais que sur la couverture du "Que sais-je ?" il y avait une boussole. RG
- Je sais que je suis à cours d'inspiration. PD
- Je sais que certains savent de moins en moins de choses en vieillissant, d'autres tout à fait l'inverse. JA
- Je sais qu'avec l'âge, les années semblent de plus en plus courtes. « C'est une question de proportion» me disait une collègue de mathématiques. JB
- Je sais que Gabin disait « Je sais qu'on ne sait jamais ». PC
- Je sais qu'après mes réponses, les mômes de mes amis ne se rappelaient plus leurs questions. DB
- Je sais que cette matière est inépuisable. HM
Liste 2
- Je sais que des requins et des chiens ont peu de chances de se rencontrer dans une piscine municipale. CG
- Je sais que les enfants qui sautent à la piscine municipale ne se méfient pas des requins éventuels. VH
- Je sais qu'au fond de l'eau les choses paraissent plus grosses. AR
- Je sais que - normalement - je n'irai jamais au fond de l'Océan. RG
- Je sais que le 14 novembre est l'anniversaire d'une amie. PD
- Je sais qu'on ne peut pas souffler les bougies de son gâteau d'anniversaire sous l'eau. JA
- Je sais qu'en anglais, on dit souvent you know. JB
- Je sais qu'en éternuant on fera plus facilement bouger les poils d'un chien que ceux d'un requin. PC
- Je sais que si les gros chiens me sautent souvent à la figure pour me lécher, je ne laisserai pas faire la même chose avec ce requin. DB
- Je sais que la pluie mouille. HM
- Je sais que l'eau mouille les requins et le chien et l'amie avant que le requin ne les bouffe. CL
Liste 3
- Je sais qu’il est impossible de ne pas penser. (RG)
- Je sais qu’il est bien agréable de ne plus penser. (PD)
- Je sais regarder mes pensées passer jusqu’à ce que je ne les voie plus. (JA)
- Je sais qu’il y a Les Mots de Sartre, Les Choses de Perec et Les Mots et les choses de Foucaud, et que ces livres ont été publiés en 1964, 1965 et 1966. (JB)
- Je sais que la méditation et le Pranayama sont des pratiques intéressantes pour ne plus s’identifier à son mental. (PC)
- Je sais que, lisant “La vie mode d’emploi” de Perec, il m’a semblé faire un tour de grand huit dans mon imaginaire. Sans haut-le-cœur. (DB)
- Je sais que si je pense à Perec, je vois la photo d’un homme souriant, tout frisé, avec un chat. (HM)
- Je sais qu’il est plus difficile de réfléchir que de penser. (CL)
- Je sais qu’il y a des livres qui ne me donnent rien à penser. (CG ?)
- Je sais que de plus en plus souvent, il m’arrive de ne plus rien penser. (VH)
Liste 4
- Je sais ce que j'ai comme idée mais je n'arrive pas à formuler ma phrase. AR
- Je sais qu'il est souvent difficile de préciser ses idées. RG
- Je sais qu'il a été aussi question de haïku. PD
- Je sais qu'il ne faut pas penser quand on écrit, mais écrire sans penser. JA
- Je sais que c'est Montaigne qui a dit : "Que sais-je ?" JB
- Je sais que Lydie Salvayre vient d'obtenir le Goncourt pour "Pas Pleurer" PC
- Je sais que j'ai raté "La Compagnie Des Spectres" avec Zabou DB
- Je sais que l'heure tourne et qu'il faut s'y résoudre HM
- Je sais que lorsque je pense que ce que j'écris est bon, c'est pas bon. CL
- Je sais que je pense savoir que je vais bientôt ne plus savoir que penser. CG
Liste 5
- Je sais que Socrate, Platon, Aristote, ça fait SPA. (JB)
- Je sais que Souchon, Platini, Almodóvar, ça fait SPA aussi. (PC)
- Je sais qu’on prend les eaux à SPA. (DB)
- Je sais que l’humidité de la cave a fait des taches brunes sur les pages de Socrate, Platon, Aristote. Souchon s’en tire sans souci sur CD. Almodóvar aussi. Platini ? Noyé ! (HM)
- Je sais qu’à la SPA il n’y a plus ni Socrate, Platon, Aristote, Souchon, Platini, Almodóvar. Tout au moins je ne les y ai pas vus. (CL)
- Je sais que dans les caves de la SPA, on apprend aux chats sauvages à devenir sociables et philosophes avant de les donner à des enfants. (CG)
- Je sais que je sais plus de choses sur Platini que sur Aristote. Je sais que cette pensée ne m’est pas agréable. (VH)
- Je sais qu’Almodóvar était à l’honneur du festival Lumière de cette année. L’an prochain qui mettront-ils ? Socrate, Platon, Aristote ? ? ? (AR)
- Je sais que mon chat s’appelle MARLEY. (RG… dit Bob)
- Je sais que mon voisin aime les montres orange. (PD)
- Je sais que les autres savent beaucoup plus de choses que moi. (JA)
Kukaï de Lyon, jeudi
16 octobre 2014
Animateur :
Patrick Chomier
Participants :
Jocelyne Serre, Annie Reymond, Patricia Hédel, Robert Gillouin, Jacques
Beccaria, Pascale Drivon, Jean Antonini, Danyel Borner
1ère
partie :
La césure
A partir de la comparaison entre la césure et
l’écartement des électrodes d’une batterie (Article de Klaus-Dieter Wirth
publié dans le dernier Gong n°45) nous avons échangé sur le thème de la césure.
Il apparaît que les 2 écueils les plus fréquents sont :
- Pour une césure en fin de 1ère ligne
quand cette 1ère ligne semble être un titre, suivent ensuite
les lignes 2 et 3 mais l’effet de juxtaposition est pauvre ; effet carte
postale.
- Pour une césure en fin de 2ème ligne
quand on a l’impression que l’on pourrait mettre 2 points à la fin de cette 2ème ligne :
et la 3ème ligne nous donne la solution, l’explication. Là
encore la juxtaposition reste faible.
Cela fourni des haïkus sans étincelles, aussitôt lus
aussitôt oubliés, mais qui occupent une place non négligeable dans le paysage
haïku.
2ème partie : Kukaï,
thème : Autour de la page blanche
page blanche
le silence
de ma mère
Annie Reymond, 4,5 points
Pages blanches
à ses pieds éparpillées –
chant du shamisen
Danyel Borner, 2,5 points
Craquantes sous le pas
les premières feuilles d’automne
–
écrire au soleil
Danyel Borner, 2,5 points
lac bleu
un cygne
trace son envol
Robert Gillouin, 1,5 point
Lune d’automne
Jamais l’herbe ne fut si verte
Sous les pins
Jean Antonini, 1,5 point
Un mot
Sur la page blanche –
Mémoires
Jacques Beccaria, 1,5 point
Régal d’Octobre
Festival de cinéma
– La magie toujours
Pascale Drivon, 1 point
Il a été suggéré que « Régal d’Octobre »
puisse devenir un kigo dans le Saïjiki français tant il y a de raisons de se
régaler en ce beau mois d’Octobre. A suivre…
Vide sur la page
Puis les signes viennent
Chant cadencé
Pascale Drivon, 1 point
Faire le vide
échappées belles
encore et encore
Patricia Hédel, 1 point
Après le blanc
le bleu emblématique
Séjour au Japon
Jocelyne Serre, 0,5 point
Une feuille blanche
Et de l’imagination –
Le drapeau français
Jacques Beccaria, 0,5 point
Kukaï de rentrée du 2 octobre 2014
« Anamnèses »
Animateur : Jean Antonini
Roland Barthes par Roland
Barthes,
Seuil 1975
J'appelle
anamnèse l'action que mène le sujet pour retrouver, sans l'agrandir ni le faire
vibrer, une ténuité du souvenir... Ces
quelques anamnèses sont plus ou moins mates (insignifiantes : exemptées
de sens). Mieux on parvient à les
rendre mates, et mieux elles
échappent à l'imaginaire.
Lecture par Jean Antonini :
Au
goûter, du lait froid, sucré. Il y avait au fond du vieux bol blanc un défaut
de faïence ; on ne savait si la cuiller, en tournant, touchait ce défaut ou une
plaque du sucre mal fondu ou mal lavé.
Retour
en tramway, le dimanche soir, de chez les grands-parents. On dînait dans la
chambre, au coin du feu, de bouillon et de pain grillé.
Une
chauve-souris entra dans la chambre. Craignant qu'elle ne s'accrochât dans les
cheveux, sa mère le prit sur son dos, ils s'ensevelirent sous un drap de lit et
pourchassèrent la chauve-souris avec des pincettes.
Son
parrain, Joseph Nogaret, lui offrait de temps en temps un sac de noix et une
pièce de cinq francs.
Mme
Lafont, maîtresse des divisions enfantines au lycée de Bayonne, portait
tailleur, chemisier et renard ; en récompense d'une bonne réponse, elle donnait
un bonbon en forme et au goût de framboise.
......
Chaque participant écrit une
anamnèse :
Il
marche le long de l'estuaire entre les vignes et la mer. le vent ne masque pas
le clapotis des vagues.
Christian Lherbier
Après
un séjour au bord de l'Océan, ils retrouvent leur jardin. Les tomates ont les
grosses cicatrices du mildiou. Les feuilles grises vrillent autour des tiges
tirebouchonnées. L'herbe aux alentours est haute et verte.
Catherine Guillot
A
Albi, cet été, je me suis arrêté devant la statue de La Pérouse, le navigateur. Il
y a là les ancres qu'on a retrouvées après le naufrage de ses deux navires.
Louis XVI, avant de monter à l'échafaud, aurait dit : "A-t-on des
nouvelles de monsieur de La
Pérouse ?"
Jacques Beccaria
Eté
comme hiver dans son épicerie le père Paviet comptait un à un les caramels à 1
centime et se fâchait quand on arrivait à la queue leu leu avec nos pièces de 1
franc.
Annie Reymond
Dans
ma rue fin juillet, nous buvons au Comptoir de Sardaigne de la bière au citron
et de la terrasse regardons les gens passer les jours de beau temps.
Pascale Drivon
Puis "Kukaï
d'anamnèses" :
En
mai 1968, j'étais en troisième et nous étudiions la Révolution française.
Notre professeur d'histoire, monsieur Longère, au fort des grèves, nous disait
: "Nous vivons un moment historique."
Jacques Beccaria, 7 points
Au
moment du dessert, elle s'apercevait souvent que le sucre en poudre manquait.
Je descendais l'escalier quatre à quatre, serviette autour du cou, pour acheter
un kilo de sucre chez l'épicier.
Jean Antonini, 5 points
La
bouilloire siffle,il verse l'eau sur le thé, après 5 minutes, il le verse dans
le bol, le porte à ses lèvres, se brûle.
Christian Lherbier, 4 points
Parc
Dans
un parc désert, la balançoire couine en cadence. Alternant les poussées, deux
enfants s'élèvent en riant. La mère pianote compulsivement son telefonino en
relevant parfois la tête sans s'émouvoir.
Danyel Borner, 3 points
La
salle de classe est silencieuse. Les élèves attendent que le gros prof
d'Espagnol ait ce geste qui ouvre sa veste. Aujourd'hui encore la doublure est
déchirée.
Catherine Guillot, 2 points
8h00
Assis sur sa terrasse, il regarde les hauts sapins en face. D'un geste, il
salue André qui part au boulot. Il se léve pour un café. Le soir, il entend le
pas d'André qui revient. Ils se saluent.
Robert Gillouin, 1 point