Kukaï
de Lyon, jeudi 9 mai 2019
Haïkus
non visuels
Animateur :
Patrick Chomier
Participants :
Béatrice Aupetit-Vavin, Catherine Guillot, Annie Reymond, Martine
Mari, Marcelle Botto, Nicole Barlet, Marie-Claire Vaschalde, Jacques
Beccaria, Christian Lherbier, Danyel Borner, Irène Chaléard
Pour
sortir de la fascination de la vue, nous choisissons d’écrire deux
haïkus non visuels. Pour ne pas être redondant avec le récent
atelier « gourmandise » ni céder à la facilité de
traiter les récentes fêtes de Pâques nous évitons d'évoquer le
goût en tant que plaisir gustatif. Il est également suggéré
d'écrire un des deux haïkus sur le toucher.
les
bras tendus
à
petits pas chercher la porte
dans
la nuit
Christian
Lherbier (4 voix)
froissée
dans ma main
une
feuille de menthe
odeur
de vacances
Béatrice
Aupetit-Vavin ( 3 voix)
craquements
d'os
au
pied de mon lit
souris
ou oiseau ?
Béatrice
Aupetit-Vavin (3 voix)
dans
l'ombre chaude
dort le gros chat paisible
parfum
de roses
Martine Mari (2 voix)
Tintement
De
la petite cuillère
Sur
le bol
Jacques
Beccaria (2 voix)
A
cinq heures
l'alarme
incendie !
Riz
cramé
Danyel
Borner (2 voix)
Avec
1 voix :
naïve
euphorie / la démarche légère / soixante printemps
Nicole
Barlet
sieste
estivale / rires et cris d'enfants / reflux des vagues
Nicole
Barlet
Miroir
embué / dansent sur ma peau cinq doigts / frais et chaud
Catherine
Guillot
vent
violent / de bas jusqu'en haut / moi vivant
Annie
Reymond
Fin
février / la sirène des pompiers / déjà
Irène
Chaléard
Mois
de mai / L'odeur du gazon coupé / Solitude
Jacques
Beccaria
elle
m'annonce / la mort de son père / les cris du bébé
Patrick
Chomier
Kukaï
de Lyon, jeudi 18 avril 2019
« Auberge »
Animateur :
Jacques Beccaria
Participants :
Annie Reymond, Martine Mari, Nicole Barlet, Patrick Chomier, Danyel
Borner, Catherine Guillot, Irène Chaléard, Christian Lherbier,
Marcelle Botto, Béatrice Aupetit-Vavin, Marie-Claire Vaschalde
Relevé
dans le
Progrès
du jour :
Avril
pluvieux, mai venteux
Font
an fécond et bienfaiteux.
19
h. - Nous lisons les textes apportés sur le thème « Auberge »
(contributions personnelles, un texte de Cédric Klapisch sur son
film L’Auberge
espagnole,
« Ma Bohème » de Rimbaud). Un temps est ensuite consacré
à l’écriture, en écho à ce qui a été entendu (forme libre et
courte, à l’appréciation de chacun). La séance s’achève par
la lecture des productions et un échange de commentaires.
Le
chant du grillon
Jardin
de Mamy
parfois
on croit voir ailleurs
les
hortensias roses
Une
maison accueillante chuta de son piédestal. Dans ces mêmes
contrées, proche depuis le premier jour, une grâce à cueillir
devait traverser le miroir du temps.
Une
solitude philosophique et des responsabilités à ne pas fuir avaient
eu besoin d’échos, de légèreté et de rires. Je sais pourquoi je
n’aime plus les maisons et m’épanouis en mode albatros replié
dans mon pigeonnier. Une maison c’est une famille et une famille
c’est le plus souvent une hiérarchie formatée aux relents de
formol. J’ai cru trouver autre chose que la grisaille passéiste de
mon sang dans des conscrits de lycée mariés et parents trop tôt,
mais la vie sans imagination les a broyés et j’ai failli y laisser
aussi ma peau. Dans cette auberge, puisque j’y ai eu vivre et
couvert pendant des années, j’ai même vécu des cascades de films
de mousquetaires, attrapant d’un bond le bord inférieur de la
mezzanine et me rétablissant à la force des bras sur la rampe à
l’étage pour la joie renouvelée des mômes. Les mômes...
Lentement phagocytés par une Folcoche et rentrés dans le rang de la
dynastie productiviste paternelle ou autre coercition disciplinaire,
auront-ils un jour conscience de l’étroitesse du moule ?
Mes
amis et surtout mes aînés parmi les poètes et les fous de théâtre
sont plus jeunes d’esprit que ces trentenaires bedonnants.
Quand
je tends la main vers le miroir, je peux désormais toucher sa main
qui me happe.
À
l’hôtel Grillon
on
reçoit bien les poètes –
lumière
du couchant
Danyel
Borner
Le
lac
Onze
kilomètres nous séparaient du lac. Au plus chaud de l'été, maman,
ma soeur et moi enfourchions nos vélos et, à la fraîche, nous
partions. Le pique-nique préparé la veille était dans un panier
attaché par un tendeur sur le porte-bagages avec nos serviettes et
du linge de rechange.
Ah !
le plaisir de ces départs au petit matin ! Nous portions, ma
soeur et moi, nos robes blanches brodées par maman de fleurs et de
bateaux, chacune de nous ayant un motif différent et nous pédalions
avec toute notre énergie pour arriver au plus vite.
Le
problème à l'aller, c'était la côte, ça montait pendant des
kilomètres et bien sûr, nous mettions notre point d'honneur à ne
pas descendre de vélo, mais le plus difficile, à mi-parcours,
c'était de passer devant cette bâtisse qui bordait la route et dont
les lettres à demi effacées sur la façade indiquaient « AUBERGE
DU CHEVAL BLANC ».
D'un
coup, la soif se faisait plus intense, la fatigue aussi et
l'imagination allait bon train : entrer dans ce lieu sombre,
s'asseoir devant des verres embués de fraîcheur, la tentation était
forte, je détournais le regard, mais l'image me poursuivait. Et puis
je ne sais comment, au bout d'un moment, ce qui primait ce
n'était plus ce désir terrible de m'arrêter, mais l'obstacle
à dépasser à tout prix et je redoublais d'effort. Le lac
restait le but à ne pas oublier, son image se superposait, puis
effaçait la précédente, l'arrivée était proche.
*
Aux
berges du souvenir
Miroir
aux alouettes
Qui
s'y reflète encore ?
Le
passé n' revient plus habiter la demeure
Foin
des repas de fête et des grandes familles
L'auberge
a fermé ses portes
Marcelle
Botto
mai
pluvieux venteux
elle
ne désemplit pas
l’Auberge
de la Place
aubaine
à l’auberge
on
affiche complet
-
jour d’enterrement
devant
la porte
la
chienne de l’aubergiste
-
l’enjamber pour entrer
La
choucroute pour les Donneurs de Sang, le boudin pour le Sou des
Ecoles. Ne pas inverser les menus.
Entre
les gros seins et les gros bras le calendrier de la Poste.
Boucherie
Chevaline à côté de l’Auberge du Cheval blanc, les courses sont
vite faites.
A
la Bonne Auberge des berges de Saône la friture vient de Chine.
Heureusement qu’il y a une terrasse et la Grande Ourse.
Béatrice
Aupetit-Vavin
Arrivée
dans
Un
univers unique
Bercée
par les sonorités
Et
les
Rires
Grandir
Entourée
d’inconnus devenus amis
Marie-Claire
Vaschalde
Auberge,
mot du passé.
Je
pense au temps des diligences, des chevaux fatigués, des voyageurs
assoiffés.
Déposés
là, les passants s'y posent, s'y reposent, mangent, boivent, puis un
peu plus tard vident la place pour d'autres affamés.
Tables
de bois tanné
que
raclent les chopines
Langues
agiles
Repassant
la porte, ils remontent en voiture, et encore assis et bringuebalés,
repartent vers la prochaine auberge.
Catherine
Guillot
Une
framboise dans le pudding
Ô
Berge
Entre
ici
Au
chaud
Patrick
Chomier
Daube
à l'aube
Depuis
l'aube
Sur
la berge
Bordée
d'aubépines
Je
somnole
Un
pull, un jean
Frissons.
J'observe
Un
peu de neige d'avril
Sur
les fils barbelés
Un
hérisson
Sous
un bouleau nu
Je
me lève
A
l'horizon oblique
au-dessus
des eaux brunes
L'auréole
auburn
d'un
matin de miel
J'ai
faim
Une
auberge en vue
Tout
au bout du chemin
Enfin
j'arrive au but
« Au
brasseur barbu »
Aubergines
Daube
à l'ancienne
Crêpe
au beurre au menu
Quelle
aubaine !
« Entrez
Madame »
J'obéis.
*
Tourner
autour du pot
De
crème chantilly
Posé
sur le comptoir
Du
café des complices
Souffler
sur la bougie
En
évitant l'obstacle
Du
bord en dents de scie
Chocolat
blanc factice
Ecouter
la chanson
Malmenée
au piano
Fausses
notes rituelles
Sur
les touches à malice
Puis
ouvrir son cadeau
Enveloppé
de crépon
En
sortir un bateau
Miniature
à hélice
Emu,
verser une larme
Sous
les rires amicaux
En
sifflant l'apéro
Populaire
à l'anis
Irène
Chaléard
Une
pièce d’or
L’aubergiste
avisé
Ah
! Louis XVI
Dans
un lieu de passage, certains se rafraîchissent, d'autres se
restaurent. Autrefois, à l'étage, certains dormaient. Les chevaux
étaient changés au temps des diligences. Peu payaient en pièces
d'or à l’effigie de Louis XVI. L'aubergiste de Varennes est devenu
célèbre.
Partie
de coinche
Quatre
papies et mamies
Se
chamaillent dur
Compagnons
de jeu dès l'enfance, ils se réunissent à l'auberge de la
Guillotière chaque premier samedi du mois pour gagner le saucisson
de la tombola.
Martine Mari
Annie Reymond
Panique
à l'auberge
L'info
est arrivée dans toutes les oreilles en même temps à la vitesse
d'un feu de paille !
Comment
c'est possible ?
Tout
le monde se sent oppressé comme asphyxié par une fumée épaisse.
Comment
y croire ?
Chacun
sent son gosier qui se dessèche et voudrait se rafraîchir à une
fontaine généreuse.
Qu'est-ce
qu'on peut faire ?
Chacun
regarde son voisin, incrédule.
Et
puis, l'aubergiste a confirmé ; il a dit à haute voix : « C’était
pas prévu, il n'y en aura pas avant demain, c'est une rupture de
stock ! »
… à
vous d'imaginer quoi ?
*
Mode
d’emploi
-
écouter les textes faire un pot de mots
-
se nourrir des mots trouvés dans le pot
et
repartir
à l'auberge.
Repas
de noce à l’auberge
Invité
la veille
Loin
au bout de la table
L’oncle
scandaleux
Nicole
Barlet
Après
l’auberge du Cheval blanc et l’auberge du Lion d’or, l’auberge
de la Grande Ourse, peut-être.
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Kukaï
de Lyon : jeudi 28 mars 2019
« Gourmandises »
Animateur :
Danyel Borner
Participants :
Béatrice Aupetit-Vavin (représentée), Jacques Beccaria, Marcelle
Botto, Irène Chaléard, Robert Gillouin, Catherine Guillot,
Jean-Pierre Jacquot, Christian Lherbier, Annie Reymond
En
ce jour de mi-carême, nostalgie de Noël, envie de Pâques ?
L’arrivée
du printemps n’est peut-être pas étrangère à cette expression
de gourmandise(s), partout, tout le temps, toujours !
sur
sa langue
goût
du chocolat fondu
roi
en son palais
Catherine
Guillot (4 voix)
couleur
chocolat
une
envie soudaine de baiser
son
épaule nue
Robert
Gillouin (3 voix)
Comme
un souvenir
Oublié
Le
goût de la poire
Jacques
Beccaria (3 voix)
Dans
les nuages
Dans
les étoiles
Je
demande la lune
Jacques
Beccaria (3 voix)
Thé
de Noël
le
nez dans les étoiles
de
badiane
Danyel
Borner (3 voix)
Aux
matins bleus
rien
ne semble impossible –
café
fumant
Irène
Chaléard (2 voix)
vide
le
paquet de papillotes
je
suis chocolat
Béatrice
Aupetit-Vavin (2 voix)
La
baguette du chef
épuisée
après treize heures
la
boulangère rit
Danyel
Borner (2 voix)
Avec
1 voix :
vanille
chocolat / l’enfant se lèche les babines / et les doigts aussi
Annie
Reymond
premières
fleurs, dans le jardin / à travers la vitre / et la lumière
Christian
Lherbier
Pulpe
d’orange brillante / Sur ses lèvres 2 gouttes / Soif d’elle
Catherine
Guillot
une
gorgée de café / un p’tit carré d’chocolat / et recommencer
Robert
Gillouin
salle
d’attente / un gros sac de chocolats / pour l’attente
Robert
Gillouin
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Kukaï
de Lyon, jeudi 7 mars 2019
« Rendez-vous manqué »
Animateur :
Patrick Chomier
Participants :
Annie Reymond, Marie-Claire Vaschalde, Irène Chaléard, Jacques
Beccaria
L'animateur
prévu ayant eu un empêchement, nous nous sommes finalement
retrouvés à cinq et avons improvisé un kukaï, thème :
Rendez-vous manqué (écriture de 2 haïkus, durée 30 min, 2 voix
attribuées).
On
n'attend plus
Au
rendez-vous des poètes
Que
la pleine lune
Jacques
Beccaria, 3 voix
Juin
ciel sans étoile
au
nord du cercle polaire
la
nuit ne vient pas
Irène
Chaléard, 2 voix
Rendez-vous
De
l'autre côté du pont
Dans
la brume
Jacques
Beccaria, 2 voix
Avec
1 voix :
trois
heures du matin / la maison toujours vide / trois notes de musique
Annie
Reymond
enculé
! / s'écrit le vieil aviné / - le bus part sans lui
Annie
Reymond
Seule
sous la pluie / je t'attends depuis une heure / les yeux pleins de
gouttes
Irène
Chaléard
Kukaï
de Lyon : jeudi 14 février 2019
«
Saint-Valentin »
Animateur :
Patrick Chomier
Participants :
Marie-Claire Vaschalde, Marcelle Botto, Nicole Barlet, Jacques
Beccaria, Annie Reymond, Robert Gillouin, Martine Mari, Béatrice
Aupetit-Vavin, Catherine Guillot, Christian Lherbier, Danyel Borner,
Irène Chaléard
Nous
profitons de la Saint-Valentin pour faire un kukaï
consacré à l'amour : deux haïkus, un sur les sentiments et
l'autre plus charnel sur les sensations. Un des deux haïkus devant
comporter « je ».
Un
matin d'hiver
dans
la boîte aux lettres
pétales
de roses
Nicole
Barlet (3 voix)
dernier
café
lentement
dans la cuisine
nos
mains s'effleurent
Robert
Gillouin (3 voix)
Je
m'aime
mon
cœur s'ouvre
aux
invitations
Marie-Claire
Vaschalde (2 voix)
Saint
valentin
sous
un triangle de dentelles
ses
lèvres de soie
Béatrice
Aupetit-Vavin (2 voix)
joues
rouges
moustache
dressée
son
bras blanc
Annie
Reymond (2 voix)
Il
a sa muse
mais
je ne la connais pas
ménage
à trois
Martine
Mari (2 voix)
Dans
la ville
Des
ombres croisées
La
nuit tombe
Jacques
Beccaria (2 voix)
Avec
1 voix :
Te
trouver beau / Désirer et t'attendre / Et t'attendre encore
Marcelle
Botto
pas
à pas s'approcher d'elle / d'abord, n'attendre / que son regard
Christian
Lherbier
Dans
son cou / le chemin humide / un baiser
Danyel
Borner
Deux
amandes au miel / je savais que son regard / m'aimanterait toujours
Danyel
Borner
miel de l'extase / de ta peau à ma langue / ton pied sur ma joue
Annie
Reymond
Trottoir
scintillant / Je marche sur les nuages / La tête en soleil
Jacques
Beccaria
ton
sourire et / un verre de vin en terrasse / nuit de pleine lune
Robert
Gillouin
je
elle je elle je / courbure impact douce et chaude / le boson de Higgs
Patrick
chomier
Avant
de délibérer, nous étions invités à écrire un rebond poétique
à partir de notre haïku favori : soit un haïku soit une forme
courte (2 lignes maximum) . Les trois retenus :
Un
matin d'hiver son
odeur
dans
la boîte aux lettres sur
l'enveloppe
pétales
de roses NB je respire à petit coup
CG
joues
rouges j'avais
raison
moustaches
dressées j'aurais dû
m'écouter
son
bras blanc AR et éteindre la lumière
RG
Il
a sa muse J'évite de prononcer
mais
je ne la connais pas mon, ma, mes
ménage
à trois MM trio raisonnable MCV
/ NB>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>><<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<
Kukaï
de Lyon : jeudi 31 janvier 2019
« Ce
à quoi je dis oui, ce à quoi je dis non »
Animateur :
Danyel Borner
Participants : Béatrice Aupetit-Vavin, Jacques Beccaria, Marcelle Botto, Irène Chaléard, Robert Gillouin, Annie Reymond
Participants : Béatrice Aupetit-Vavin, Jacques Beccaria, Marcelle Botto, Irène Chaléard, Robert Gillouin, Annie Reymond
Désormais
habituelle récréation-création de la saison, un atelier "Cut-up"
selon découpe aléatoire de mots pour leur seul aspect, dans des
magazines. Du Surréalisme à Brion Gysin et Burroughs en passant par
Bowie ou la musique concrète, ciseaux et colle se conjuguent
désormais numériquement mais nous mettons toujours la main à la
pâte.
Un
thème à respecter si on peut : « Ce à quoi je dis oui,
ce à quoi je dis non »
Kukaï
de Lyon
Séance
du 10 janvier 2019
« Le
haïku, surgissement »
Animation :
Jean Antonini
Participant.es :
Christian Lherbier, Catherine Guillot, Robert Gillouin, Irène
Chaléard, Annie Reymond, Jean-Pierre Jacquot, Pascale Drivon,
Patrick Chomier, Danyel Borner, Marie-Claire Vachalde, Béatrice
Aupetit, Jacques Beccaria, Nicole Barlet, Martine Mari, Marcelle
Botto
Première
partie : Pourquoi s’intéresser au surgissement du haïku ?
Bien que lié à la poésie japonaise par l’histoire du haïku, la
pratique de cette forme poétique d’origine japonaise nous permet
de modifier et faire travailler autrement notre relation au monde et
au langage.
Nous
avons cherché dans une quarantaine de hokkus de Bashô comment se
manifeste ce surgissement, avec l’idée que le surgissement du
poème n’est pas exclusivement lié à l’usage d’une langue
particulière, le japonais, mais qu’il manifeste aussi un
fonctionnement mental plus universel vis à vis du monde.
Lecture
collective des hokkus de Bashô et échanges autour de la question du
surgissement.
Seconde
partie : Recherche dans son carnet de haïkus de 3 poèmes
surgissants et écriture d’une prose d’une dizaine de lignes
exposant les circonstances de ce surgissement. Puis, lecture et
échanges.
Jean
Antonini :
Chemin
des Chassagnes
en
montant regarder ses pieds
en
descendant le ciel
Ce
haïku-là s’est écrit en descente. J’étais trop fatigué et
pressé (je me rendais à un atelier) à l’aller pour penser au
haïku. Au retour, satisfait du travail accompli, mon imagination
musarde en descendant, s’amuse des regards vers le haut ou vers le
bas et du jeu que cela créera dans un haïku (un va et vient de
signification, dit Bashô).
Annie
Reymond :
tram
T1
groupes
d'étudiants polyglottes
je
perds mon chemin
tram
T1
groupes
d'étudiants polyglottes
j'en
perds mon chemin
Tout
à l'heure en venant au Kukaï, dans le T1 il y avait les étudiants
de La Doua qui sortent des cours. L'un espagnol parle fort et raconte
avec beaucoup de mots ce qu'il voit sur son téléphone portable.
Plus discrets deux asiatiques parlent doucement et sourient. Et puis
un couple d'amoureux parle avec les yeux.
Dans
mon coin je pense que je perds mon latin dans ce tram au milieu de
tous ces langages et je sors mon carnet et écris ce haïku qui se
termine par chemin, comme une évidence, car partout où je vais je
me perds.
Nicole
Barlet :
salle
d'attente
chez
l'ophtalmo quelqu'un lit
« le
mauvais œil »
Au
CHU de Saint-Étienne, une patiente lit le roman de Boileau-Narcejac
apporté par ses soins....
version
de Patrick :
salle
d'attente
chez
l'ophtalmo
un
Miro
Jean-Pierre
Jacquot :
Moutons
dans le ciel
Brise légère dans les arbres
Un cerf effrayé
Brise légère dans les arbres
Un cerf effrayé
Au
printemps, par un matin calme, promenade en forêt. Quand soudain, à
l’orée du bois, de derrière un bosquet, bondit un cerf surpris,
apeuré.
Danyel
Borner :
Pas
dormi. Un tram tout de suite. 6H30 pour 7h00 en gare de Perrache. Ah,
c’est pas cher mais c’est le bout de l’aurore !
Salle
des pas perdus
une
jeune fille joue du Satie —
un
chien dans un sac
D’emblée
sortir un carnet plutôt qu’un livre et lutter contre le sommeil
avec un café et une attention vive.
Le
clochard sourit
Service
de Sécurité
le
clochard s’en va
Après
l’attente, la surprise d’une belle bêtise, j’ai pris un billet
pour hier et le contrôleur me dit que ce n’est pas possible... Je
me résous à repartir en quête d’un autre train avant midi mais
au diable-vauvert de Saint-Ex. à Marseille, les amis, j’arrive !
Espace
voyageurs
sous
le bandana du môme
des
croûtes
Martine
Mari :
sous
ma semelle
une
feuille écrasée
— début
d'un livre
Dans
le parc Blandan au début de l'automne, des feuilles sont collées à
ma semelle et j'allais m'asseoir pour lire sur un banc.
Catherine
Guillot :
Une
carte du monde
penchés
sur leur carnets
des
gens à lunettes
Pas
retrouvé mon carnet de haïkus. Il faut que j'écrive de la prose
sur le surgissement d'un haïku absent. Je regarde autour de moi, et
une idée naît – surgit ?- de la proximité d'une carte du monde
mal scotchée sur le mur orange et de gens à lunettes penchés sur
leur tout petit monde personnel : une feuille de carnet et un
stylo - dessin, carte, écriture en parallèle et en opposition.
Christian
Lherbier :
Décrocher
le tableau du mur
aucune
poussière
seul
un scorpion noir
Fin
d'une expo de peinture. Une des exposantes pousse un cri. Un scorpion
se cache entre le châssis et la toile. Il tombe au sol, se met en
position d'attaque, dérisoire. D'un coup de pied, il est écrasé.
Jacques
Beccaria :
L'accordéoniste
Assis
seul au carrefour
Danse
des voitures
Dans
l'agitation de la ville, un accordéoniste joue avec entrain des
morceaux qui invitent à la danse. Les gens pressés passent sans
s'arrêter, sans prêter attention au musicien. Seules les voitures,
ralentissant, accélérant, klaxonnant, ont l'air de danser.
Patrick
Chomier :
le
père Noël tout pâle
il
ne passera plus
à
la machine
Il
s'agit du motif de la nappe que j'utilise pendant la période des
fêtes de Noël depuis plusieurs années. Elle est donc bien
défraîchie et songeant que c'était sa dernière année, le haïku
a surgi.
Irène
Chaléard :
19H.
Jour de janvier sur fond de nuit glaciale. La ville hâte son pas.
Les nuages noirs annoncent la pluie, peut-être même la neige.
Manteaux sombres de sortie et bonnets assortis.
Je
pousse la porte de l'Arche . Autour de la table d'écriture, un
arc-en -ciel de couleurs. Du bleu dont le ciel d'hiver nous a privé
ce jeudi. Le contraste m'a inspiré ce haïku :
Ciel
de neige
la
ville presse le pas
pas
même un pull bleu
Kukaï de Lyon, jeudi 22
novembre 2018
« Bashō
en automne »
Animateur :
Jacques Beccaria
Participants :
Christian Lherbier, Catherine Guillot, Jean-Pierre Jacquot, Annie
Reymond, Danyel Borner, Pascale Drivon, Marie-Claire Vaschalde,
Martine Mari, Marie-Hélène Tufel, Irène Chaléard, Marcelle Botto,
Nicole Barlet
On
pouvait apporter un poème de Bashō
(ou autre) avec un commentaire court.
La
séance commence par une brève présentation de Bashō
(1644-1694), suivie de la lecture
des poèmes apportés, avec commentaires et discussion. Elle s’achève
par la traditionnelle dégustation du beaujolais nouveau en novembre.
Sauf
indication contraire, les haïkus sont de Bashō.
Martine
Mari :
Sur une branche nue
un corbeau est descendu
le soir d'automne
des lettres, oui
pas des feuilles colorées
d'automne ratissées
brûlées après lecture
Le premier, devenu un classique, reste toujours fort au crépuscule d'une vie, proie des corbeaux, proie du temps ? L'automne est déjà un déclin mais nous pouvons choisir de lire les lettres qui nous arrivent en oubliant celles du passé consumé. La culture du présent face à la nature qui passe.
Comme La Fontaine, son
contemporain, Bashô oppose nature et culture et il s'adresse aux
animaux comme d'autres nous-mêmes. En 2018, chacun de ces poèmes
cristallise encore un instant de présent.
Danyel Borner :
déjà l'automne
je n'ai toujours pas fini de
lire
ce livre
(Sōseki)
Bien
sûr on pense à une fin de vie... Bien sûr kigo
explicite.
Traduit
sans la forme 5-7-5 mais peut-on faire plus limpide et plus concis ?
« Déjà »,
oui, déjà... Pas seulement un déclin de l’été mais également
un feu ! Un feu d’automne qui peut distraire de la lecture afin de
l'observer, le vivre, l’écrire.
Ce
haïku peut donc décrire aussi bien l'épuisement, le regret, que la
surprise et un nouveau cycle d'observation, de ressentis, d'écriture
pour le poète.
Je
pense à ce haïku fait en gare de Perrache, attente d'un train, à
l’aube :
Espace voyageurs –
le distributeur d'histoires
jamais en panne
Marcelle Botto :
Oie,oie sauvage
Tu l'as fait à quel âge
Ton premier voyage ?
(Issa)
C'est un dialogue avec des
animaux migrateurs qui renvoie aux passages des saisons : les
départs en automne et les retours immuables au
printemps.
En même temps en introduisant
le mot « âge », il marque la finitude, contrairement aux
saisons, pour nous, il y aura un arrêt avec la notion du temps qui
passe et le mouvement induit par le vol.
Catherine Guillot :
Longue
saison de pluie
L'odeur
de bois
du
crayon que je mordille
(Sonoko
Nakamura)
Dans
l’anthologie Du
rouge aux lèvres
1,
page 121, page 35, page 52, trois haïkus écrits par des haïjins
japonaises ont la même première ligne. Page 93 en deuxième ligne,
page 128 en troisième.
Tradition
du kigo,
le mot de saison… Difficile saison des pluies, espace large de la
nature, regardé de l'abri de la maison.
Elle
vit intensément, tous ses sens éveillés, vue sur le large, odeur,
toucher du bois dans la bouche.
On
entend même le bruit du crayon qui craque doucement, et, un peu, la
pluie.
Annie Reymond :
fraîcheur du ciel d’automne
peler et savourer
la poire et le melon
(Le Chemin étroit vers les
contrées du Nord,
traduction
française de Nicolas Bouvier, présentation d'Alexandre Chollier,
Editions Héros-Limite, Genève, 2006.)
Ce qui m’a plu c’est la
fraîcheur de ce haïku aussi bien dans le ciel que dans les fruits
qu’ils savourent, c’est simple comme un bonheur, une joie de
vivre qui permet d’avancer sur le chemin que l’on s’est tracé
ou que l’on veut découvrir. C’est aussi une façon de prendre le
contre-pied dans l’automne qui est souvent
associé à une saison de ce qui touche à sa fin.
Pour moi Bashô est un
voyageur inassouvi qui a su au cours de ses errances, rencontrer les
autres et « regarder au fond de lui-même ».
Jean-Pierre Jacquot :
Sur une
branche morte
Les
corbeaux se sont perchés
Soir
d'automne
Déjà, le kigo
est bien présent même si sur la dernière ligne.
Pour moi l'automne est la
saison du « déclin » après les beaux jours et la
chaleur de l'été et ici tout va dans ce sens.
La branche morte (mot cru et
dur à mon goût) mais qui donne le ton.
Les corbeaux (noirs) qui sont
souvent des oiseaux de mauvais augure perchés sur cette branche sans
vie.
Tout ceci me donne un
sentiment de tristesse que je ressens également en période
automnale quand les jours raccourcissent et le froid grandit.
Nicole Barlet :
D'après moi
L'au-delà ressemble à ça
Soir d'automne
J'ai choisi ce haïku, qui évoque une soirée d'automne paisible, ni trop froide ni trop chaude, baignée dans une lumière douce, jaune pâle. Tout est tamisé, sans bruit. L'esprit est occupé uniquement à regarder, sereinement, sans penser. On peut imaginer ainsi le passage vers l'au-delà dans l'oubli et la sérénité.
Jacques Beccaria :
somnolant
à cheval, encore dans le rêve
au
loin la lune
et
les fumées pour le thé
Rêve et réalité, rêve ou
réalité ? Il y a le cheval, la lune, le thé, mais la
perception est incertaine : rêverie, somnolence, demi-sommeil.
« au loin la lune » :
peut-on se rapprocher de la lune comme on se rapproche d’une
maison ? S’agit-il vraiment de la lune ?
« et les fumées pour le
thé » : fumées ? brume ? brouillard ? Ce
thé est-il réel ou imaginaire ?
Référence
bibliographique :
COLLET
Hervé et CHENG Wing fun, Bashô
maître de haïku,
Paris, Editions Albin Michel, collection « Spiritualités
vivantes », 2011.
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« Ginko
des pentes »
Animation :
Danyel Borner
Participant.es :
Bikko, Fernando, Annie, Anne-Marie, isabel, Irène, Josette,
Béatrice, Delphine, Pascale, Jean
Jour
des gilets jaunes –
Sa
main écarte les pans
du
kimono noir
isabel,
5 voix
gueules
ouvertes
le
long de la traboule
un
rang de poubelles
Josette,
3 voix
Cour
des Voraces
me
vient une envie féroce
de
faire pipi
Béatrice,
3 voix
Jardin
suspendu
entre
l’automne et l’hiver
des
bottines rouges
Delphine,
3 voix
Lyon
secret
Sous
le manteau en douce
quelques
fleurs
Irène,
2 voix
Brume
d’automne
Dans
la maison de l’oiseau
ne
vit personne
Fernando,
2 voix
Avec
1 voix :
bistanclaque
et clic / Danyel prend des photos / ginko d’automne
Béatrice
Froid
aux mains / Danyel raconte des histoires / avec enthousiasme
Fernando
Cour
des Voraces / le facteur est passé / tout peinturluré
Pascale
derrière
la grille / sous un arc-en-ciel / deux ou trois factures
Irène
klaxons
/ des éclats de gyrophare / bleuissent les murs
Bikko
traboule
vorace / chercher son nom / dans la palette
Annie
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Kukaï
de Lyon : jeudi 18 octobre 2018
« La
césure »
Animateur :
Patrick Chomier
Participants :
Marie-Hélène Tufel, Béatrice Aupetit-Vavin, Nicole Barlet, Pascale
Drivon, Marie-Claire Vaschalde, Irène Chaléard, Jean-Pierre
Jacquot, Marcelle Botto, Annie Reymond, Catherine Guillot, Christian
Lherbier, Danyel Borner, Martine Mari, Jacques Beccaria
Première
partie consacrée à la césure puis kukaï avec deux haïkus chacun,
un Toriawase (principe de juxtaposition) et un Ichibutsu Shitate
(discontinuité d'un objet unique). Concernant la métrique, nous
étions invité à écrire un 5-7-5 et un 3-5-3 afin de varier nos
habitudes d'écriture.
Thème :
Ce mois d'octobre, temps accordé : 20 minutes puis 2 voix à
attribuer.
Berges
du Rhône
isolés,
deux cygnes noirs
côte
à côte
Nicole
Barlet (6 voix)
regarder
au
delà du temps
dos
au mur
Annie
Reymond (4 voix)
Fumer
au balcon
Trafic
intense de la rue
Encore
une bouffée
Marie-Hélène
Tufel (3 voix)
Grimper
haut
goûter
la fraîcheur
lac
à sec
Irène
Chaléard (3 voix)
Péniche
à quai
Voyages
immobiles
Griserie
du soir
Nicole
Barlet (2 voix)
haletant
du
matin au soir
nom
d'un chien !
Patrick
Chomier (2 voix)
Avec
1 voix :
Pensées
ombragées / Le sombrero sur le nez / Soleil estival
Jean-Pierre
Jacquot
sieste
à l'ombre / attention danger / chute de pommes
Béatrice
Aupetit-Vavin
Dans
le bus C4 / Une jeune fille pleure / Soleil d'une larme
Pascale
Drivon
Lire
des haïkus / dans la maison silencieuse / on siffle dans la rue
Catherine
Guillot
Un
trou dans le mur / Fontaine d'eau dans l'escalier / Kukaï quand même
Catherine
Guillot
Un
temps après l'autre / plus ou moins ensorcelé / écrire encore
Irène
Chaléard
Reine
de la vogue / une robe barbe à papa / talons hauts, perchée
Danyel
Borner
Césure
bienfaitrice / Se retrouver au kukaï /
Patrick
Chomier
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Kukaï de Lyon, jeudi 4 octobre 2018
« La semaine des quatre jeudis »
Animateur :
Danyel Borner
Participants :
Béatrice Aupetit-Vavin, Nicole Barlet, Jacques Beccaria, Irène
Chaléart, Robert Gillouin, Catherine Guillot, Christian Lherbier,
Martine Mari, Annie Reymond, Marie-Hélène Tuffel,
Marie-Claire Vaschalde
Retour
cette nouvelle saison du jeudi unique sur deux lieux.
Pour
cette anecdote de fonctionnement de l’atelier et parce que nous
croulons partout sous les promesses et menteries en tous genres,
célébrons cette belle et ancienne utopie de La
semaine des quatre jeudis. L’expression
existe depuis le XVe siècle avec deux jeudis. Le vendredi étant
maigre, le jeudi est gras comme le dimanche et deux jeudis font rêver
d’une semaine de bombance pour ceux qui peuvent. Au XVIe siècle,
on passe à trois avec une mention dans Pantagruel
de Rabelais. Au XIXe les jeudis forment un quarteron puis sont
popularisés par le jour de congé scolaire des enfants de 1945 à
1972.
Plusieurs
acceptions donc : Jamais, Utopie, Mensonges, Gourmandises,
Repos, Loisirs pléthoriques...
Quelques
exemples d’équivalence dans d’autres langues et cultures :
Allemagne : Quand
Pâques et Pentecôte tombent le même jour
Angleterre : Un
mois de dimanches ainsi que
Quand les cochons pourront voler
Brésil : Le
jour de Saint Jamais
Espagne : Quand
les grenouilles auront des poils
États-Unis : Lorsque
l'enfer sera recouvert de glace
Italie :
Quand les ânes voleront ainsi
que Le jour du jamais
Portugal : La
semaine des neuf jours
Québec : Quand
les poules auront des dents
Roumanie : Quand
le peuplier fera des poires et le saule des giroflées
Tunisie : Quand
l'âne braira dans la mer
1
– Chacun trouve quelques mots ou expressions constituant un pot de
mots collégial où puiser si on le souhaite.
2
– Kukaï traditionnel à trois haïkus d’un point chacun
L'herbe
bouge un peu
tout
mon temps
pour
la regarder bouger
Catherine
Guillot 4 voix
Avec
3 voix
Dans
la caisse à son
le
bruit sourd de la pelle
nourrir
les vaches
Robert
Gillouin
matin
au lit
ivresse
de lecture
matin
au lit
Annie
Reymond
Le
jour du jamais
Sous
un parapluie jaune
Roule
une valise
Martine
Mari
Avec
2 voix
À
peine la nuit tombée
pas
à pas
chercher
la marguerite
Christian
Lherbier
Grands
jeux du jeudi
Jouer
à saute-mouton
Parmi
les feuilles mortes
Marie-Hélène
Tuffel
Un
nouveau jeudi
le
miroir de l'ascenseur
Toujours
décoiffée
Martine
Mari
ivresse
et silence
éternité
d'une nuit
dans
des draps de soie
Irène
Chaléard
Derrière
la fenêtre
le
jardin les arbres le ciel
matin
calme
Catherine
Guillot
Face
à la mer
compter
une vague à l'heure
jusqu'à
quatre-vingt seize
Irène
Chaléard
Avec
1 voix
père
Fouettard / semaine des 4 jeudis / Parents menteurs
Marcelle
Botto
ciné-club
/ de la rue des quatre-cantons / effleurer les possibles
Robert
Gillouin
prendre
le temps / de casser plusieurs noix / le temps d'écrire ses rêves
Robert
Gillouin
Vacances
infinies / Joie du vagabondage / Souvenirs d'enfance
Marie-Hélène
Tuffel
Les
voitures volent / Je me souviens du ciel bleu / Tout bleu
Jacques
Beccaria
Jeux
d'hiver la nuit / La fausse neige brille / Sous les projecteurs
Jacques
Beccaria
Facture
à régler / avant vendredi matin / espérer la grève
Irène
Chaléard
La
retraite / toute la vie l'attendre / à la vie tourner le dos
Christian
Lherbier
"Choses
promises, chômedu" / à chaque rentrée on y croit / encore
Danyel
Borner
Paradis
des pommes / La première semaine divine / comptait 7 jeudis
Danyel
Borner