2020 / 2021


Kukaï de Lyon, jeudi 10 juin 2021

Ginkô pique-nique au Parc de La Cerisaie

"En vert et contre tout !"

ou thème libre


Enfin des retrouvailles et un coin de verdure au calme, sans bitures en bocks mais avec bocaux et bocages + une bonne bouteille sous les chênes et les marronniers. ! En petit comité, nous avons bien pensé à tout le Kukaï qui s’est enrichi de nouvelles plumes depuis les différents confinements. J’apprends par ailleurs aujourd’hui que l’AFH augmente aussi ses adhérents, bonne nouvelle !

Participants : Jean Antonini, Jacques Beccaria, Danyel Borner, Marcelle Botto, Irène Chaléard, Robert Gillouin, Véronique Viala

 

le printemps / a tout travesti en vert / oh les arbres les arbres

couleurs de juin / le vert des platanes plus jaune / que celui des frênes

chaque brin d'herbe / plus vert que chaque brin d'herbe / - printemps et été

Jean Antonini


Un cercle de poètes / Nouvelle lune / Une ronde d'enfants 

Le soleil / S'est caché derrière un arbre / Nouvelle lune

Jacques Beccaria


l’éclat du soleil / l’ombre dansante au sol / des feuilles tremblantes

Marcelle Botto


T’aime libre / j’ai bien peur qu’elle le regrette / un jour 
Tirlutuitui / dans le soir le pin / se prend pour une pieuvre
trois marronniers / les ocelles de lumière / dansent en rond 
ombre du chêne / la leçon du CM1 / dans ma mémoire
Prendre le temps / de scanner tout le parc / rire des amis 
de vert et d'or / elle dort et mon rêve / est mort

Danyel Borner

 

entre les feuilles / sous le soleil quelques tuiles / feu vert feu rouge 

sirènes au loin / par-dessus les chants d'oiseaux / les cèdres dansent

au-dessus du lierre / toutes les teintes de vert / mais pas de cerises

Irène chaléard

 

rando croix rousse / pensées et sourires si légers / le vent se lève 

parc Chazière / les poubelles et les pelouses / débordent

troisième fois / qu'elle passe devant moi / la dame à la robe légère  
envers et contre tout / il s'érige gaiement / oh ! la petite feuille  
mesdames les gymnastes / grosse envie de vous dire : / "vos gueules les mouettes"

Robert Gillouin

 

yoga au parc / si simples l’inspir l’expir / du vent 

soirée cuisante / les premières ampoules s’allument / sous mes pieds

Céleste ! / son prénom et sa robe bleue / courent vers la fontaine

bras nus / la caresse si discrète / de dame araignée

saules sous le vent / les petits pas d’un vieil homme / essoufflé

écriture au parc / une prof de yoga parle / d’inspiration

Véronique Viala

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Kukaï numérique mars avril 2021

"Printemps entravé"


Animateur : Patrick Chomier

Participant.es : Jean Antonini, Charlène Lyonnet, Claudine Renneteau, Véronique Viala, Marcelle Botto, Irène Chaléard, Danyel Borner, Laurence Fischer, Catherine Guillot, Christian Lherbier, Jean-Pierre Jacquot, Béatrice Aupetit-Vavin, Jacques Beccaria, Robert Gillouin

Ce kukaï était agrémenté d'une contrainte : la répétition d'un mot.

 

Sa main dans la mienne

sa main serre un peu la mienne

Dernier printemps

Catherine Guillot (4 voix)

 

après le vent

encore des vagues et des vagues

de vent

Robert Gillouin (4 voix)

 

reviennent les grues cendrées

un an déjà que toi

tu ne reviens pas

Véronique Viala (3 voix)

 

Entre toi et moi

Cinq kilomètres cinq

On peut se voir ?

Marcelle Botto (3 voix)

 

sous la buée

on devine le sourire

le sourire des yeux

Danyel Borner (3 voix)

 

je fends mon bois

très loin dans le bleu

un aigle fend le ciel

Robert Gillouin (3 voix)

 

fourmis au jardin

pas même une fête en vue

fourmis dans les jambes

Irène Chaléard (2 voix)

 

tout flageolant

le nouvel agneau bientôt

aux flageolets

Véronique Viala (2 voix)

 

printemps entravé

finir sa vie à l'ehpad

finir sa vie

Christian Lherbier (2 voix)

 

fête à l'école

mon petit-fils met un masque

sur son masque

Béatrice Aupetit-Vavin (2 voix)

 

distanciation sociale

seul mon chat à étreindre

seul mon chat

Béatrice Aupetit-Vavin (2 voix)

 

Avec 1 voix :

De Pâques à Pâques / un an déjà / mes cheveux ont blanchi

Marcelle Botto

de masques en masques / les sourires s'effacent / s'effacent

Béatrice Aupetit-Vavin

un hélico / cigognes dans le ciel bleu / un autre hélico

Irène Chaléard

Enfermée dans cette chambre / enfermée dans son sommeil / fenêtre entrouverte

Christian Lherbier

"dans la vraie vie" dit-elle / … je me demande / dans quelle vie je suis

Jean Antonini

Bleu ciel bleu azur / Vert tilleul / Esquisse de printemps

Jacques Beccaria

faut bien que j'avoue / j'aime les nuages / j'aime traîner avec les nuages

Robert Gillouin

je tends le bras / vers l'horizon - / l'horizon s'agrandit

Patrick Chomier

équinoxe / sur le bord de mer je regarde / au loin la mer

Laurence Fischer

avril encore / bloquée en France / encore

Laurence Fischer

chaque jour pourtant / tu chantes tu chantes / oiseau du matin

Danyel Borner

place des tilleuls / dix cicatrices orangées / à la place

Danyel Borner

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Kukaï de Lyon, mercredi 24 février 2021

Ginkô-galerie pour l’exposition DES HARMONIES

LE CHANT DES ÉTATS

de GIULIA ZANVIT à la BOHOSPHERE


Première sortie depuis si longtemps dans cet hiver hésitant entre soleil et neige, le Kukaï de Lyon en petit comité se paie une toile ! Plusieurs, même. Peinture et une installation harmonieuse, méticuleuse de petites pièces sculptées, de matériaux végétaux et minéraux célébrant la Terre. Un lieu clair et accueillant, chaleureux par son approche personnalisée de chaque exposition aménagée avec Angela qui veille sur le lieu. L’écrin est enchanteur, les bords de Saône et la délicate passerelle rouge.

Participants : Jacques Beccaria, Danyel Borner, Marcelle Botto, Laurence Fischer, Robert Gillouin, Catherine Guillot, Christian Lherbier, Annie Reymond, Véronique Viala


je suis envolée / par la porte bleue / voyage

S’alléger / l'envol d'une trace / lumineuse

neigeuse / elle flotte / sur l'encre de l'eau

Marcelle Botto


réveil embrumé / j'ai rêvé d'un oiseau bleu 

tache de silence / j'avance à tous petits pas / dans mon rêve

 ton bleu / une lumière de plus / dans l'outrenoir

 vertiges / la montagne / me cause

vieil oiseau / j'ai osé plonger / ...Ploc!

Robert Gillouin


Un rêve de pierre / Vivante / Dans très longtemps

De nuage en nuage / Rêverie / Sur fond bleu

Jacques Beccaria


Début de printemps / Sur les murs de la galerie /Un cocon

Printemps en avance / Dans le ciel les nuages / Font la course

Février / Entre les immeubles de pierre / Des vagues

Jour venteux / Dans la galerie d'art / Des vagues

Laurence Fischer


tipi de fagots / pas encore craquée / l’allumette

poussera-t-elle aussi / dans mon crâne coquille / la jeune pousse

on dirait / que tu te cacherais / dans ce canyon ocre

je regarde / un œil / qui me regarde

chaleur sous le masque / soudain brumisée / par un geyser qui fume

Véronique Viala


Un reflet sur la porte / entrer entre des montagnes / pour regarder

De sombres collines / sous des étincelles d'étoiles / Mur tout éclairé

Un nuage serpente / aux côtés d'une souris bleue / Pour qui le caillou ?

Du clair, du bleu nuit / beaucoup de petits cailloux / cachent une noix turquoise

Cocon de craie / un soldat s'est endormi / dans une roche bleutée

Catherine Guillot

 

voyage intérieur / la montagne repliée / me regarde 

naissance de l'or / dans le saxo de Barney / la note bleue

à cet instant / l'étoile renaît mille fois / lava pillow

derrière les vitres / le printemps des poètes / en avance

harmonie / entre la nuit et le jour / un bleu câlin

Danyel Borner

 

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Kukaï de Lyon, atelier numérique de décembre 2020

"Le visible et l’invisible"


Animateur : Danyel Borner

Participants : Jean Antonini, Béatrice Aupetit-Vavin, Jacques Beccaria, Irène Chaléard, Patrick Chomier, Laurence Fisher, Robert Gillouin, Catherine Guillot, Jean-Pierre Jacquot, Christian Lherbier, Véronique Viala


le terrain vague

ce matin comme une prairie

sous la neige

Irène Chaléard (4 voix)


regarder la pluie

on ne peut rien faire aujourd'hui

regarder la pluie

Jean Antonini (3 voix)


premiers froids

dans les jardins et boutiques

la présence du gel

Béatrice Aupetit-Vavin (3 voix)


sous la douche

en songeant à l'absence d'eau

d'ici vingt ans

Patrick Chomier (3 voix)


amazone sans selle

elle enfourche la montagne

la brume

Véronique Viala (2 voix)


premiers flocons

sur la vitre un chiffon doux

efface le givre

Véronique Viala (2 voix)


BZZZZZ

claquer des mains dans le vide

la nuit

Christian Lherbier (2 voix)


Yeux fermés

rêver la lumière

du prochain matin

Catherine Guillot (2 voix)


Marcher la nuit

vers un rayon de lumière

Bol de thé chaud

Catherine Guillot (2 voix)


Accroupi

Mon chat nous regarde faire l'amour

Étonné

Laurence Fischer (2 voix)


les cris d'une mouette –

je viens juste d'émerger

de la nuit

Jean Antonini (2 voix)


jardin en hiver

sous quelques mottes de terre

toute une vie en douce

Irène Chaléard (2 voix)


Avec une voix :

Entre les nuages / le soleil - sous mes paupières / le matin

Catherine Guillot

confinement / n’est plus un mot de saison / haïku d’hiver

Béatrice Aupetit-Vavin

Gare du Nord / Paris-Brest en bouche / Délicieux

Jean-Pierre Jacquot

soleil au pare-brise / en encre sympathique / empreintes félines

Véronique Viala

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Kukaï de Lyon : Jeudi 8 octobre 2020

"Octobre 2020, je garde le contact"

Animateur : Patrick Chomier

Participants : Annie Reymond, Béatrice Aupetit-Vavin, Laurence Fischer, Irène chaléard, Christian Lherbier, Catherine Guillot, Danyel Borner, Jacques Beccaria, Marcelle Botto, Véronique Marchal


Pour cette rentrée en présentiel, cela faisait déjà huit mois que nous ne nous étions pas retrouvé assis autour d'une table pour notre dose de haïkus, et pour goûter également toute la saveur des interactions parallèles – et perpendiculaires aussi, nous avons choisit comme thème du kukaï : Octobre 2020, je garde le contact.

Format du kukaï :

30 minutes pour l'écriture de 2 haïkus et lors du vôte choix de 2 haïkus et la règle du jour : écriture d'un haïku visuel et d'un non visuel et nous banissons les mots : masque, virus, covid.


se battre deux heures

sans se toucher

jeu d'échecs

Catherine Guillot : 5 voix


Matin d'automne

Parler de sa jeunesse

Avec mon père

Laurence Fischer : 3 voix


19 heures

presque nuit déjà

sous les néons tes yeux verts

Irène Chaléard : 3 voix


3 notes de musique

les corps glissent et se frôlent

sans lendemain

Christian Lherbier : 2 voix


Croisant un jour

Une ancienne connaissance

Dans mes carnets

Jacques Beccaria : 2 voix


premier étage

onze tables côte à côte

premier kukaï

Annie Reymond : 2 voix


Avec 1 voix :

Tête d'Or ce matin / Au doux soleil d'automne / le lac s'embrume

Marcelle Botto

doigts sur l'écran / la photo s'agrandit / communication

Annie Reymond

Brouhaha au bar / retrouvailles amicales / pour combien de temps ?

Irène Chaléard

ça ça / en terrasse ils s'agglutinent / s'agglutinent encore

Patrick Chomier

il ne me parle / que de sa prostate / le pisse-froid

Patrick Chomier


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Kukaï numérique de septembre 2020

"Canicule et Chaleur Humaine"


Animateur : Danyel Borner

Participants : Jean Antonini, Béatrice Aupetit-Vavin, Jacques Beccaria, Marcelle Botto, Irène Chaléard, Patrick Chomier, Laurence Fischer, Robert Gillouin, Catherine Guillot, Jean-Pierre Jacquot, Christian Lherbier, Claire Mottet, Annie Reymond


Avec 1 voix :

au bord de l’eau

doigts de pied en éventail

main dans la main

Annie Reymond

Il y a le ciel, le soleil et la mer...J'adore !

Irène Chaléard

Chutes de feuilles jaunes

jonchant le sol sec

Automne en Été

Jean-Pierre Jacquot

J’ai souvent observé ce phénomène de saisons qui s’entremêlent et qui en plein hiver par exemple un jour de grand soleil nous renvoie à l’été. Là, avec la sécheresse, la canicule c’est la même chose. Il est très explicite de cette période que nous avons vécue.

Marcelle Botto

Soleil du soir

Illumine les toits

Et son coeur

Laurence Fischer

« Je m’imagine en visite familiale dans un Ehpad en fin d’après-midi où le soleil du soir réchauffe les toits et ... les coeurs de nos anciens. »

Jean-Pierre-Jacquot

je t'aime est tabou

sa main dans ma main

sans prendre de gant

Danyel Borner

Refus de ce changement de comportement social que l'on tente de nous imposer. Haïku révolutionnaire ! Viva Dany ! (pas toi, l'autre red, là!)

Robert Gillouin

L’eau coule

de mon front à mes seins

Pluie de chaleur

Marcelle Botto

Ce texte me parle d'une chaleur que rien ne peut atténuer, même l'eau (transpiration) semble en rajouter.

Christian Lherbier

arroser la haie

au petit matin - le soir

le retour de la voisine

Claire Mottet

Pour le soulagement après ce haïku précédent  

Volets clos / Ma voisine ne répond plus / Cuisant silence 

Ouf !! la voisine va bien.

Annie Reymond

été 2020

et leur masque sous le menton

me font suer

Patrick Chomier

Oui, moi aussi j'avoue que j'ai eu envie plus qu'à mon tour de me transformer en policier civil ! (*)

Pourquoi je ne supporte pas ces gens qui mettent le masque sous le menton ? Va savoir.

Jalousie ? Parce que j'ose pas faire pareil ?

(*)... je me suis soigné, ça va !

Robert Gillouin

Rien

Rien ne peut me faire bouger

Le soleil m’a scotchée

Marcelle Botto

La répétition de rien fait bien ressentir l'immobilité du soleil, la chaleur qui nous cloue. On n'aime pas ça. Le scotch est une force extérieure qui nous empêche de vivre, une autre obligation à ne pas agir, par-dessus les enquiquinements de la crise sanitaire !

Catherine Guillot

Lecture sous l’orme

l’auditoire captivé

quelques sueurs froides

Irène Chaléard

Chouette jeu autour du mot sueurs, chaleur et surtout chaleur humaine au rendez-vous.

Claire Mottet

dans l'herbe verte

jouer avec les criquets

j'avais dix ans

Robert Gillouin

J’ai beaucoup aimé ce haïku de par sa façon habile de ne rien dire du présent tout en le suggérant par opposition au passé. J’ai aimé également la nostalgie qui s’en dégage et qui m’a ramenée au passé de mon enfance à la campagne où à chacun de mes pas dans l’herbe jaillissait des gerbes de sauterelles … nostalgie du temps passé, du temps qui passe,( nous n’avons plus 10 ans ) … inquiétude aussi sur l’avenir de notre terre (la sécheresse, la diminution de nombre d’espèces animales …)

Béatrice Aupetit-Vavin

Volets clos

Ma voisine ne répond plus

Cuisant silence

Marcelle Botto

Ce haïku me touche car nous voyons que trop régulièrement dans la presse des histoires de personnes décédées seules chez elles, retrouvées des mois/années après. Pour moi, le terme « cuisant » fait transparaître ici l’angoisse et a également un second sens très humour noir (« morte de chaleur »/incinération)

Laurence Fischer

salle climatisée

ils reprennent presqu’en coeur

le temps des cerises

Annie Reymond

Le thème est présent. La troisième ligne est émouvante ; un symbole à la fois de jeunesse (lointaine... j'imagine une maison de retraite) et de saison verte et fraîche.

Irène Chaléard

Avec 2 voix :

Août

Dans la ville vide

Partager un café

Laurence Fischer

J'aime aussi beaucoup celui-ci, bien que le thème n'y soit pas très apparent (ce qui n'empêche rien pour le plaisir de lecture). La métrique est singulière : 1-5-6 mais elle correspond bien avec l'évocation de la "ville vide". Et pourtant, dans ce vide, il est possible de partager un café. C'est ce hiatus entre "vide" et "partager" qui me rend intéressant ce haïku. Et puis le balancement entre ces deux mots abrupts : "Août" et "café".

Jean Antonini

Ah! le bonheur du confinement. Ah ! le bonheur de faire une "bêtise"... (comme ils disent)

Robert Gillouin

Immobile

Comme un grand platane

À midi

Jacques Beccaria

Solitaire, sous le soleil, souffrant du manque d’eau et d’une rousseur précoce mais faisant don de son ombre… Équilibre du 3-5-3, totalement dans le thème si on imagine des rendezvous sous l’arbre… Presque le portrait d’une ou un poète, connecté au ciel, à la terre, solitaire et partageur par essence.

Danyel Borner

Comment ce grand platane -qui n'en est pas un- offrant son ombre sous une canicule à son apogée peut-il nous rassurer aussi bien ? Sans doute par l'équilibre qu'il dégage ?

Annie Reymond

soleil de plomb

pourtant se retrouver au parc

après 10 ans

Claire Mottet

Les 2 aspects du thème proposé sont là. Un brin de nostalgie, d'inquiétude et de mystère émanent de ce haïku. Une envie de me cacher derrière un arbre pour assister à ces retrouvailles ...

Irène Chaléard

Victoire de la chaleur humaine qui l'emporte haut la main contre la canicule.

Annie Reymond

à perte de vue

des champs

désespérés

Robert Gillouin

J’ai été séduite d’emblée par ce Haïku peut-être déjà par sa forme très courte inhabituelle mais surtout sans doute parce que sans être descriptif il est tout en suggestion, et aussi parce que j’ai trouvé que la L3 en un seul mot était très forte et chargée en émotion. Bravo à la personne qui a écrit ce haïku.

Béatrice Aupetit-Vavin

Une phrase repliée en 3 de seulement 11 syllabes penseront certains. Mais pour moi, ici, ça fonctionne grâce à la force du passage de la ligne 2 à 3. Après la vue ce l'état de ces champs, un grand silence est nécessaire avant la ligne 3 qui parle autant des champs, de l'auteur et des lecteurs impactés.

Patrick Chomier

happy hours

cliquetis des clefs de Claire

happy hours

Annie Reymond

Ah la bonne idée de mettre l’heure joyeuse des bièrophiles au pluriel ! Ce haïku sonne comme une crécelle à l’envers, pas pour annoncer la douleur des chancres mais faire vibrer, comme un appel de clochette au repas, une voile au vent ou un rire d’enfants la musique des beaux instants.

Danyel Borner

happy hours / cliquetis des clefs de Claire : le tintement métallique marqué par l’allitération contraste avec la rondeur de l’anglais. Rentre-t-elle à la maison ? Sort-elle, agitée, du travail ? Pose-t-elle ses clefs sur la table du café ?

happy hours : comme un refrain, la perspective d’un agréable moment en fin d’après-midi dans un bar ou, littéralement, d’un temps de bonheur. Y aurait-il là de l’ironie ? Ce serait alors une incantation.

Trois lignes légères, une fantaisie désinvolte, comme un bout de chanson des Beatles.

Jacques Beccaria

herbes sèches

si fragiles que je n'ose

faire la sieste en vous

Robert Gillouin

Avec ces "herbes sèches", on est bien dans l'été, et probablement dans la canicule. Et cette canicule qui a brûlé l'herbe prive l'auteur.e de ce grand plaisir de faire une sieste dans l'herbe verte (pour un citadin, en tout cas). Le haïku est parfaitement dans le thème proposé. Et il fait bien sentir la destruction de la nature, du vivant plutôt, qui rejaillit sur l'humain, le vivant aussi.

La métrique : 4-6-5 est proche du 5-7-5. Et le "en vous" donne une importance aux herbes qui nous rapproche de la nature, du vivant.

Jean Antonini

Délicatesse et attention dans l'attitude comme dans l'écriture de ce haïku. Un "si fragile que je n'ose" un peu suranné mais que l'on aimerait retrouver plus souvent. Ah "si fragile que je n'ose" : c'est tout moi ça.

Patrick Chomier

Avec 3 voix :

Un deux trois soleil

Plus rien ne bouge

À l'ehpad

Patrick Chomier

Difficile de parler de ce sujet sans pathos ou maladresse. La comptine enfantine qui rejoint un état d’enfance à la grande fragilité, la construction en 5-4-3 qui se calque au propos de décompte terrible, la concision de ces mots si justes résume le contexte, la saison, le thème du Kukaï et évoque la brièveté de la vie, chaque jour mise en évidence, comme jamais ces temps.

Danyel Borner

Même s'il est un peu dur à avaler, ce haïku me plaît par l'ambiance qu'il crée, il me fait penser "Ah, c’est tout à fait ça!": on sent bien la canicule avec le soleil qui empêche de bouger. Il est tout à fait d'actualité, glaçant d'actualité même, on ne peut pas s'empêcher de penser au covid, en plus de la canicule, qui touche si durement les ehpad. Heureusement la légèreté de l'enfance est conviée avec "un deux trois soleil", à moins que par contraste ça ne renforce l'effet froid dans le dos. évocations complexes en quelques mots simples. Un très beau haïku qui me fait beaucoup d'effet.

Claire Mottet

Il m’a plu à plusieurs niveaux -ce jeu de l’enfance où il fallait s’élancer et s’arrêter d’un coup quand le mot soleil était prononcé si on ne voulait pas retourner au point de départ. Là pour les pensionnaires de l’ehpad il n’y a plus l’élan et le soleil signe l’arrêt il n’y a plus non plus de possibilité de redépart pour arriver au but ,l’enfance est bien passée …

Je l’ai trouvé très fort et …triste.

Marcelle Botto

Minuit un peu d’air

d’un balcon à l’autre courent

les bruits du quartier

Irène Chaléard

La ligne 1 sert de kigo : il fait très chaud à minuit, on est en pleine canicule. Et comme toujours en été, les fenêtres ouvertes laissent aussi passer les bruits du quartier, des voisins. C'est le mot "courent" qui fait le lien entre courant "d'air" et "bruits du quartier. Le haïku fait aussi penser à cette habitude de remercier les soignant.es (pas à minuit, mais à 8H).

Jean Antonini

La nuit seule, comme une parenthèse, respirer, revivre, s'ouvrir à la vie !

Christian Lherbier

Ah ! La bienfaisance de la disparition du jour, qui autorise un certain mouvement après l'écrasement, et des retrouvailles entre les humains sur les balcons. Après la chaleur du jour la chaleur humaine. Les balcons, nouveaux lieux de convivialité ? Le sont-ils restés depuis mars-avril ?

Catherine Guillot

Avec 5 voix :

masques étouffants

chercher les sourires

dans les regards

Béatrice Aupetit-Vavin

Du vécu, du quotidien, du ressenti. Malgré la canicule rechercher un peu de chaleur humaine.

Christian Lherbier

Nous vivons depuis six mois dans un isolement relatif selon les personnes. Avec le masque, les expressions faciales sont difficiles à déchiffrer. Nous cherchons alors dans les plis des yeux indiquant un sourire, un peu d’humanité.

Laurence Fischer

"Tellement vrai ! Masques difficiles à supporter en cette canicule. Excellent parallèle entre chaleur estivale et humaine."

Jean-Pierre Jacquot

Sobriété, simplicité, efficacité.

1ère ligne : 2 mots suffisent pour évoquer notre principale contrainte collective actuelle.

2ème et 3ème ligne : soulager la contrainte en cherchant le lien avec l'autre malgré tout.

Auteur(trice) à suivre.

Patrick Chomier

Nouvelles habitudes à prendre, nouveaux codes, pesanteur de ces comportements …

Marcelle Botto

Terrasse entre amis

joyeux rafraîchissement

de souvenirs

Irène Chaléard

Haïku très sensoriel, on voit on goûte, on entend... se retrouver, boire ensemble, parler ensemble, et si on n'est pas trop nombreux, sans masque ? Que du bonheur ! Simple et efficace.

Catherine Guillot

Ce Haïku m’a évoqué les deux notions de chaleur au sens de température et au sens de chaleur humaine et j’ai surtout apprécié le double sens de « rafraîchissement » qui m’a évoqué dans un premier temps une boisson fraîche puis, créant la surprise avec les "souvenirs" de la troisième ligne.

Béatrice Aupetit-Vavin

Une scène pleine de vie. On imagine aisément quelques vieux amis échanger anecdotes de vie, blagues, potins. On a envie de se joindre à leur groupe. J’imagine un groupe de joyeux lurons.

Laurence Fischer

"La convivialité est au cœur de cet haïku. On peut imaginer une rencontre entre amis un soir d’été après la canicule de la journée où les rafraîchissements (boissons) sont aussi importants que ceux des souvenirs passés ensemble."

Jean-Pierre Jacquot

J’aime la chaleur de ce haïku, la convivialité confortable du rafraîchissement. Un haïku attendrissant qui amène le sourire.

Claire Mottet